Le mot de la pro : tout sur le Community Management par Amandine Gleyzes

 

Amandine Gleyzes est Social Media Manager chez Lagardère Active. Elle a cinq ans d’expérience dans ce métier. Elle vous invite dans son quotidien de couteau suisse, et à explorer son métier créatif et analytique.

Pouvez-vous nous décrire une journée type et vos missions favorites ?

Bien sûr ! La journée d’un Community Manager est très diversifiée, il faut savoir jongler entre plusieurs tâches.

9h00. Je commence par de la veille. Je me nourris de l’actualité, des pages concurrentes, des marques qui m’inspirent.

C’est important pour prendre la température de ce qui buzze, pouvoir réagir sur des nouvelles ‘chaudes’, c’est-à-dire instantanées et trouver du contenu à partager.

9h30. Ensuite, j’écrème les réactions sur mes pages. Je fais le tour de toutes les notifications, des commentaires et des messages privés, et j’y réponds. Ce niveau de détail permet d’être proche de ma communauté, et surtout de me rendre compte de ce qui a marché ou pas.

C’est utile pour planifier le contenu que je compte partager pendant cette journée.

10h30. Ensuite, je réfléchis à ce que je vais publier. Je construis mon planning, car dans la veille, j’ai vu des choses dont je pense qu’elles seront virales. Je prends aussi en compte la stratégie de communication, les objectifs et l’analyse des posts précédents.

En fonction de là où un community manager travaille, du volume de posts, des informations ‘froides’ qu’il obtient en amont et des objectifs de communication de son entité, il prévoit au mois, à la semaine ou même au jour. Aujourd’hui, je fais environ 6 posts par jour, avec du contenu froid et du contenu chaud : je fais donc mon programme au jour le jour.

14.00. Au retour du déjeuner, je programme. C’est chronophage : cela me prend deux à trois heures.

Et pour cause : mettre en ligne  du contenu veut dire rédiger les textes, trouver ou créer les images, les vidéos, et les GIFs. J’adore ça : c’est très créatif !

17.00. En fin d’après-midi, je repasse sur les posts pour répondre à la communauté et vérifier qu’il n’y a pas de ‘bad buzz’, c’est-à-dire de problème sur les posts. Une fois par semaine, je fais mon ‘reporting’. C’est l’analyse de l’évolution de la page et des contenus qui ont fonctionné.

Cela me permet de vérifier si je réponds aux objectifs fixés (taux d’engagement, taux d’acquisition de fans, taux de conversion : est-ce que ma page Facebook apporte suffisamment de trafic sur le site par exemple) et de faire le point sur les contenus qui plaisent à la communauté. [Je vais dans le détail : je prends en compte l’heure de publication, le format, le design, la taille et le contenu du texte]. Tout cela pour pouvoir ajuster mon futur contenu et gagner en engagement.

Ce que je préfère ? J’adore réfléchir au contenu et le créer. J’aime aussi analyser ce qui a fonctionné, me rendre compte de ce que la communauté apprécie ou pas. Et ce qui me plaît par-dessus tout, c’est répondre aux gens : interagir avec ma communauté, découvrir les réponses, et voir mes fans revenir régulièrement. Sur ma page ‘Grossesse’ sur Doctissimo, j’ai des interactions régulières avec plusieurs mamans : la communauté commence à avoir un bon engagement. J’ai une vraie conversation avec nos fans. Certains jeunes femmes répondent même à ma place à la communauté, c’est signe qu’ils sont très engagés… Là je sais que j’ai réussi à les intéresser : c’est très gratifiant.

Comment savoir si c’est fait pour nous et bien s’y préparer ?

Difficile de dire avec certitude si ce métier est fait pour quelqu’un, car selon les entreprises où on le pratique, les missions qu’on a, il peut avoir plusieurs visages.

Le community manager n’est pas que community manager. Je suis Social Media Manager et vidéaste, graphiste, rédactrice. Certains CM sont même développeurs ou growth hackers !

Ce métier peut être assez large et avoir des couleurs très différentes. Il faut donc avoir une grande capacité d’adaptation. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’en fonction de ce que l’on préfère et de la mission ou l’entreprise, l’on peut se composer un poste passionnant [ajuster son métier] !

Bon, d’accord,  il y a quand même des indices. Dites-vous que vous pouvez faire ce métier si :

  • Vous arrivez généralement à fédérer des gens autour de communautés ;
  • Vous êtes patient, ne vous énervez pas en répondant aux autres, vous avez de l’humour ;
  • Vous êtes créatif et vous aimez inventer des choses ;
  • Vous avez une plume et vous adorez écrire, trouver le bon ton, raconter des histoires ;
  • Vous êtes phobique de l’ennui. Je le vois avec ma communauté, il faut toujours que je change mes formats, que je fasse évoluer mon design, ou alors mes fans s’ennuient vite.

Vous aurez besoin d’un bagage orthographique, d’une bonne gestion de crise, et de connaissances des enjeux de la communication et du marketing. Donc, pour vous préparer au mieux, faites une formation dédiée en école de communication ou en ligne, lisez beaucoup, soyez curieux.

Quels vont être les grands enjeux de ce métier en 2018 ?

  • Les réseaux vont se déporter sur Instagram et Snapchat car le reach des posts sur Facebook va tuer ce réseau pour les marques ;
  • Nous sommes en train de passer sur des formats beaucoup plus instantanés : stories, vidéos courtes, citations…
  • Les formats vont évoluer vers de belles images carrées et responsive (adaptées à tous les supports) car Instagram et le mobile explosent littéralement ;
  • Facebook va nettoyer drastiquement les contenus. L’enjeu de la ‘fake news’ sur ce réseau est énorme, ils abattent un travail de titan pour tout vérifier. Par conséquent, je pense que le temps où les réseaux sociaux se positionneront comme des média à part entière est bientôt arrivé. J’ai même eu cette conversation stupéfiante avec un collégien qui m’a dit que sur LeMonde.fr, il n’y avait que de fausses infos, et qu’il lisait les actualités sur Facebook.
  • Côté paysage social media, Google + est mort, vive Google +. Et le chant du cygne de Facebook comme véhicule pour les marques laisse de la place pour un nouvel arrivant. Un réseau directement créé par une marque ? Un réseau créé par Google ?

Affaire à suivre.
Le métier vous intéresse ?
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10 Comment
  1. J’aurais aimé des détails sur les outils que tu utilises pour faire ta veille, car j’imagine que tu ne vas pas consulter tes comptes un par un. Un article qui présenterait les différents outils et leurs avantages, ça serait génial, mais en attendant si tu pouvais nous dire quels outils tu utilises, ce serait super.

    1. Voici la réponse d’Amandine :
      « Bonjour Patrick,
      En réalité, j’effectue ma veille à la main, les outils étant chers lorsqu’on a plus de cinq comptes. Mais je peux conseiller Agorapulse et Feedly, deux outils performants et gratuits si l’on a moins de 5 comptes, dans mon souvenir. Chez Hootsuite, Buffer et SocialBaker, on peut aussi effectuer sa veille. Pour la veille de pages, j’ai un outil de groupes qui s’appelle Graphystories, que j’apprécie beaucoup. Je vais aussi sur les sites concurrents directement sur Google ou via les réseaux sociaux ».

      En ce qui me concerne (comme je suis la Social Media Manager d’OpenClassrooms, j’effectue aussi une veille), je me suis constituée un pool de sites sur lesquels je vais deux ou trois fois par semaine, qui comprend mes sources d’inspiration principales et les sites concurrents. J’ai aussi testé SproutSocial qui a un outil puissant de veille, intégré au logiciel de gestion social media. Bonne chance !

  2. Bonjour et merci Nora c’est un métier que j’ai découvert très récemment et il est inspirant et très intéressant. Je souhaite vraiment le pratiquer !

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