À 47 ans, Géraldine vient de prendre un tournant. Riche d’une carrière de 25 ans dans la vente, elle a choisi de revaloriser son expérience en tant que conseillère en évolution professionnelle. Résolument optimiste, Géraldine compte bien insuffler sa devise aux personnes qu’elle accompagnera : « Tout est possible pour qui s’en donne les moyens ». Portrait.
Vous venez de terminer la formation Conseillère en évolution professionnelle financée par Pôle emploi. Pourquoi ce choix ?
J’ai été commerciale pendant 25 ans. J’ai un peu exploré tous les moments du cycle de vente et j’ai travaillé dans plusieurs secteurs.
Initialement, j’ai embrassé la fonction plutôt pour gagner ma vie que par conviction. En montant les échelons, j’ai rapidement eu une stabilité et un salaire compétitif. Je savais que je voulais être plus dans l’accompagnement humain. Mais voilà, vous savez comment c’est : on crée une famille et il faut la faire vivre. Ce n’était donc pas évident d’imposer ma reconversion à mon mari, ma fille et mon fils, sachant que ça allait probablement diviser mon salaire par deux…
Et puis, à un moment, vos rêves vous rattrapent. Mon métier était globalement intéressant : je ne travaillais pas « à reculons ».
Mais j’ai fini par trouver cela légitime de vouloir exercer un métier-passion.
Comment vous êtes-vous déterminée pour le coaching professionnel ?
Au fil de mes expériences associatives, j’ai clairement vu que j’avais envie d’accompagner des personnes. Je travaillais pour les restos du cœur. Je faisais de l’accompagnement de fin de vie. Je levais des fonds pour des causes avec mon groupe de théâtre. Mais je ne voulais pas être assistante sociale : je préférais aider les individus en toute autonomie plutôt que de les porter.
Le coaching coche toutes les cases de mes aspirations. Je montre le chemin mais sans pour autant être impliquée, je garde un côté impartial.
Ce métier est totalement aligné avec mes valeurs profondes et mon savoir-être. Je suis bienveillante, positive, optimiste. Je sais instaurer la confiance.
Dans ce cheminement, il y a forcément un lien qui se crée, qui est nécessaire pour aider la personne à avancer.
Il en faut beaucoup pour me décourager, et ça, c’est un vrai plus pour ce métier. J’espère transmettre la confiance indéfectible que j’ai dans la vie !
Y a-t-il un pont avec votre métier précédent ?
Plein de compétences transposables, oui.
L’adaptabilité d’abord, car chaque situation et personne est différente. Dans la vente, vous gérez des aléas de 8h à 20h, des clients mécontents, la pression du chiffre et vous devez composer avec ce que vous dit l’interlocuteur.
La curiosité et l’écoute ensuite. Car un bon conseiller en évolution professionnelle comme un bon commercial doivent avoir la faculté de rechercher ce qu’on dit à demi-mot. Quand vous creusez chez un nouveau client pour poser un diagnostic en étant commercial, c’est la même chose pour un bénéficiaire, pour co-construire un plan d’action.
On pourrait en trouver d’autres, mais je vais m’arrêter là (rires).
Comment avez-vous mis en marche le plan « Reconversion » ?
J’en ai d’abord discuté avec ma famille. Mon mari a compris à quel point c’était important pour moi de continuer ma carrière dans un métier avec lequel je me sentais parfaitement alignée.
J’ai bénéficié d’une rupture conventionnelle avec mon employeur, puis d’un financement de Pôle emploi dans le cadre de la « Formation 100% à Distance » avec OpenClassrooms. J’étais sur la formation diplômante en ligne « Conseiller en évolution professionnelle ».
J’ai commencé en août 2020 et terminé en avril 2021. Je me suis beaucoup battue. J’ai été très investie et motivée. J’ai pris énormément de plaisir à me former ! C’était passionnant et j’avais un but.
Qu’avez-vous pensé de la pédagogie ? De votre expérience d’apprenante ?
On est sur une formation à distance qui, pour autant, coche toutes les cases. Pas de surprise, cela nécessite de l’assiduité et du travail. Au moins 35 heures par semaine. Si on joue le jeu, on réussit !
Les projets sont issus de scénarios professionnels. Les cours sont animés par des intervenants qualifiés, dynamiques, entraînants. Le mentorat intervient une fois par semaine, il est court mais qualitatif, on a affaire à des experts… La soutenance est en fonction du livrable préparé. On reçoit des conseils du mentor validateur : à nous d’y réfléchir pour cheminer.
Cela demande beaucoup d’autonomie et l’ardeur qu’on met à la tâche fait la différence.
Vous avez trouvé votre emploi très rapidement. Pourtant, vous me disiez que vous aviez été sélective ?
Tout à fait ! J’intègre la mission locale. J’ai été très sélective dans mes candidatures et j’ai eu beaucoup de chance. J’ai postulé à 3 entreprises et j’ai eu les trois postes !
Le projet 6 consiste à refaire absolument tout son CV, de faire un tableau des compétences transposables, d’investiguer sur soi-même afin de découvrir ce qu’on veut et ce qu’on veut pas. Suite à cela, j’ai regardé les offres qui m’intéressaient et j’ai commencé à cibler. Début février, j’ai répondu à trois entreprises. En 15 jours environ j’ai eu l’entretien, et j’ai eu les réponses positives des trois.
Côté missions, je souhaitais dans la mesure du possible pouvoir individualiser au maximum mon accompagnement. J’avais fait une petite expérience dans une autre structure et conclu que cela ne me ressemblait pas. Malheureusement, les conseillers n’avaient pas le temps de faire une analyse du profil approfondie et de creuser plusieurs pistes.
Je voulais aussi accompagner les bénéficiaires sur des problématiques sociales. C’est le cas des missions locales, de Retravailler, des apprentis d’Auteuil auquel j’avais postulé aussi. D’autres freins interviennent pour ces bénéficiaires, par exemple de la précarité, des freins sociaux liés à la santé, à l’environnement familial ou encore l’éloignement, des jeunes désocialisés, parfois suivis psychologiquement… Trouver des solutions pour ces personnes fait réellement sens pour moi.
Formidable. Au sein des Missions Locales, quel va être votre rôle ?
Je suis dédiée au dispositif Garantie Jeunes. Cela concerne des jeunes sans emploi, sans projet de formation, en décrochage scolaire pour la plupart ou sortis du milieu scolaire, avec des freins sociaux.
On les intègre dans un parcours pour régler leur problème social, on les fait intégrer une formation de 18 et 24 mois après analyse de leur situation, avec une indemnité de 497 euros. L’idée, c’est que le jeune trouve une entreprise (souvent en alternance). 60% d’entre-eux réussissent.
C’est une fierté et une joie de les accompagner.
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Envie vous aussi d’exercer le métier qu’a choisi Géraldine ? Devenez conseiller ou conseillère en évolution professionnelle !
Bonjour
Marie, 47 ans, en pleine reconversion pro sur presque le même parcours que Géraldine, je me reconnais complètement et sur les compétences transposables, à fond d’accord… J’espère que Géraldine s’éclatera dans son nouveau boulot même si je sens en elle, qu’elle en a peut être encore plus sous le pied pour être plus que conseillère !!!! Je finis cette formation en octobre 2021 et je me pose encore des questions sur cette reconversion que je veux « excellente » en terme de qualité de travail : donner du sens à mon métier même si comme dit Géraldine, il va falloir concéder sur la perte de salaire conséquente pour faire bouillir la marmite ! Mais donner du sens à son travail quand on est quelqu’un de consciencieux et de laborieux, ca n’a finalement pas de prix !