Sara aime les défis et s’est lancée en tant que consultante social média en freelance il y a peu. Pour transmettre ses compétences, elle a décidé de devenir mentor OpenClassrooms sur trois parcours francophones et anglophones, dans le domaine du marketing. De quoi constamment remettre en question ses connaissances ! Rencontre.
Pourquoi êtes-vous devenue mentor ?
J’ai un parcours plutôt classique en entreprise, dont dix années au sein du service marketing d’une très grosse entreprise. À la suite de cette expérience, j’ai voulu changer. Je suis passée dans une petite agence de publicité digitale. Depuis l’année dernière, j’ai enfin décidé de prendre mon envol en exerçant en tant qu’indépendante.
Pour moi, il était important d’avoir une dimension de transmission et de formation pour aider les étudiants à devenir autonomes et développer leurs compétences.
Quand j’ai vu que OpenClassrooms cherchait des mentors dans mon domaine de compétence, j’ai sauté sur l’occasion. Je suis désormais mentor sur les parcours Community Manager, responsable marketing et communication et Digital Marketer (parcours en anglais).
Je suis contente parce que j’aime vraiment la relation que j’ai avec mes étudiants. Ça me permet moi aussi de grandir et d’apprendre des choses au quotidien, de remettre en question mon propre savoir et de continuer à devenir meilleure, même dans ce que je savais déjà faire.
Que fait exactement une mentor ?
Prenons l’exemple du rendez-vous hebdomadaire avec mes étudiants. Comme je leur dis toujours, il faut que chaque session soit un moment de plaisir. C’est un rendez-vous qui permet d’inscrire leur formation dans une certaine routine, durant lequel je vais entre autres les éclairer sur certaines notions, remettre en perspective les choses ou encore expliquer avec des cas concrets l’importance des compétences à acquérir.
Je peux aussi les débloquer sur des connaissances qui sont parfois floues. Je leur apprends à chercher par eux-mêmes, je partage des pistes de réflexion. Je leur montre comment monter en compétences et je les accompagne tout du long.
Quel est le lien entre le mentorat et votre métier ?
Comme j’ai longtemps travaillé dans une grande entreprise ainsi qu’au sein d’une agence, j’ai conscience de la manière dont les choses se passent dans le milieu du marketing et de la communication. Mon activité d’indépendante m’aide aussi à comprendre les problématiques actuelles des clients.
J’explique à mes étudiants qu’ils pourront être confrontés à ces différentes questions. Ils seront amenés à travailler avec des personnes qui ne pensent pas de la même façon. Il est donc nécessaire qu’ils apprennent à cadrer le travail d’une agence ou encore qu’ils prennent le temps de bien comprendre les demandes d’un client.
Comment se passe le travail de mentor avec les étudiants, de manière pratique ?
On se retrouve toutes les semaines par visio. On commence par échanger, pour savoir si la semaine s’est bien passée. Cela permet de faire du lien et de cadrer la discussion.
Ils me présentent ce qu’ils ont fait, comment ils ont avancé, et s’ils ont réussi à remplir les objectifs fixés. Si quelque chose les a bloqués, on regarde cela ensemble et je leur donne des conseils. Parfois, je leur lance un défi, en leur soumettant des questions qu’ils pourraient avoir lors de la soutenance. Je ne suis pas là pour juger leur stratégie, mais pour comprendre le cheminement de leur pensée. Ensuite, on échange et on avance ensemble sur les prochaines étapes et on fixe les objectifs pour la session suivante.
S’ils ont des questions entre nos rendez-nous, il faut qu’ils puissent être autonomes dans leurs recherches, ou sinon demander sur Workplace. Je suis bien sûr disponible, l’essentiel étant qu’ils ne restent pas bloqués. Je réponds toujours par email afin qu’ils puissent avancer jusqu’à la prochaine session.
C’est quoi le Workplace ?
C’est le réseau social interne d’OpenClassrooms. On y retrouve les étudiants, les mentors et surtout beaucoup d’entraide. J’y partage notamment des liens pour aider mes étudiants.
Qu’est-ce que vous apporte le fait d’être mentor ?
Cela m’apporte de la fierté, surtout quand j’ai des étudiants qui m’envoient un message m’annonçant leur réussite.
Cela demande aussi de l’humilité. Ils ont en effet souvent des questions très pointues pour lesquelles je préfère me renseigner et leur apporter du contenu de qualité. C’est enrichissant parce que cela m’apprend beaucoup sur les parcours individuels des étudiants et leurs cultures. J’ai par exemple un étudiant qui habite au Canada, mais qui vient du Botswana. Il avait des questions sur le marketing digital, des choses qui me paraissent évidentes.
La dimension culturelle est aussi passionnante. J’aime beaucoup apprendre des gens et de leurs parcours. De manière générale, les voir progresser, partir de rien et faire ensuite des projets en trois semaines, ça me rend super fière.
Est-ce que vous pouvez nous partager l’histoire d’une réussite qui vous rend fière, justement ?
Je n’ai pas encore eu d’étudiant diplômé, mais j’en ai un qui en est au stade du dernier projet. C’est un étudiant de Singapour. Il a commencé avec un petit boulot à côté et n’avait pas de connaissances sur le marketing. Pourtant, il a su prendre en main sa formation, acquérir les compétences clés et les savoir-faire professionnels. J’en suis fière.
Le projet de vos étudiants que vous trouvez intéressant ou qui vous met au défi ?
Il y a ce projet, sur la manière d‘apprendre à gérer une équipe créative et faire un brief. C’est étonnant parce que les étudiants font des supers briefs, mais ils oublient tous de mentionner les livrables attendus. Et puis c’est un projet très concret, qui leur apprend à rédiger un e-mail et à formuler clairement des demandes.
J’aime beaucoup ce projet, parce qu’il met l’accent sur la dimension humaine d’une mission, qui est pour moi fondamentale. Les étudiants doivent ainsi apprendre à cadrer les choses, à être précis et détailler leurs demandes.
Vous accompagnez combien d’étudiants ?
13 à peu près.
Y a-t-il un ouvrage dont vous recommandez la lecture parce qu’il vous a inspiré personnellement ou professionnellement ?
Système 1 / Système 2 de Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie. Il a décrit le phénomène des biais cognitifs qui affectent toutes nos décisions, que l’on croit souvent rationnelles sans l’être. Ça m’aide à prendre du recul, à rester humble dans mes certitudes, à convaincre aussi.
Je trouve fascinant qu’on soit incapable de s’émanciper totalement de nos biais, malgré tous les efforts. Un peu comme si on essayait de voir le monde autrement que par nos yeux.
Et la suite ?
J’ai vraiment envie de poursuivre sur ces notions de formation et de transmission, en gardant cela au cœur de mon activité.
Je souhaite également développer mon activité de conseil, trouver des sessions de formation en école. Je poursuis en parallèle mon activité de photographe, je cherche à faire produire une série que j’ai écrite et je lance mon blog sur les biais cognitifs. J’aime beaucoup l’idée d’avoir plusieurs activités, et j’adore le mentorat, mais cette activité ne peut pas être réalisée à plein temps.
Il faut veiller à garder un pied dans la réalité du métier.
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