Özlem et Rana, professionnelles turque et syrienne, codent aujourd’hui en France

Özlem est physicienne de formation en Turquie ; Rana est une ingénieure informatique syrienne, qui exerçait jusqu’en 2015 en tant que maître de conférences en informatique à l’université d’Alep. Özlem a dû quitter son pays à cause du contexte politique, Rana pour rejoindre son mari. En France, elles se forment au sein de la formation développeuse Web en alternance chez OpenClassrooms, et réinventent leur vie professionnelle avec brio. Portraits croisés. 

D’où viens-tu et comment es-tu arrivée en France ?

Özlem : Je viens de Turquie. J’y ai grandi pendant les 29 premières années de ma vie. Je suis arrivée en France le 2 juillet 2017. J’ai dû quitter la Turquie car je suis socialiste et militante. Être opposée au régime, c’est un dur et long combat. Mais j’étais déterminée… j’ai été arrêtée et jugée par le régime en place. Après mon jugement, j’ai dû partir, car rester en Turquie était dangereux pour moi.

Rana : Je suis arrivée en 2015 en France, pour rejoindre mon époux. Je l’avais rencontré en 2011 alors qu’il faisait ses études d’architecture à Alep et que j’étais comme lui maître de conférence à l’université. Comme il avait fait son master et son doctorat en France, en 2012, quand la guerre a commencé, l’ambassade française de Syrie l’a rappelé en France. Nous nous sommes mariés et j’ai pu le rejoindre. 

Veux-tu nous raconter la transition ?

Rana : Au début, ça a été pas mal de découvertes et de déménagements pour trouver notre équilibre. Nous avons habité à Angers, où nous avons de la famille. J’ai découvert la vie là-bas. Au bout de quelques mois, nous avons attendu un heureux événement.

Ma fille est née en août, et après m’être occupée d’elle pendant deux ans et demie, dès qu’elle a été à la crèche, j’ai pu reprendre ma vie professionnelle. 

Comment as-tu trouvé ton alternance ? 

Rana : Quand on arrive dans un nouveau pays, on cherche à valoriser son cursus professionnel. Au cours de mes recherches pour trouver un emploi, j’ai découvert Techfugees. C’est une organisation internationale qui accélère l’inclusion sociale des personnes déplacées à travers une utilisation responsable des nouvelles technologies. Le programme que j’ai intégré, T4WOMEN, vise l’orientation des femmes réfugiées dans les métiers du numérique.

Pendant six mois, on suit des cours et on visite des entreprises de la Tech pour choisir un métier et trouver son nouvel employeur. L’équipe de Techfugees m’a bien aidée. Comme j’habitais à Angers, ils ont pris en charge mes aller-retours. Le programme d’accompagnement que j’ai suivi dure six mois. Au début, je ne pensais pas me déplacer autant… Mais l’équipe m’a encouragée.

À la fin du programme, j’ai eu trois propositions d’embauche. J’avais une offre de CDI à Paris chez Octo Technology, mais trouver un logement et une école pour ma fille aurait été difficile. On me proposait aussi deux alternances en développement, chez RTE et Cstar Industries.

J’ai choisi de continuer à me former via l’alternance, et de le faire en télétravail chez Cstar depuis Angers. 

Özlem : Moi aussi, j’ai participé au programme T4WOMEN de Techfugees. C’est vrai qu’il permet à la fois d’améliorer son français, de suivre des cours intéressants et de rencontrer de nombreuses entreprises pour choisir son métier. Pour moi, c’était utile, car je suis physicienne de formation, et que j’avais choisi de me reconvertir. J’ai rencontré RTE, l’entreprise où je fais mon alternance en développement informatique, à un job dating organisé par OpenClassrooms.

Maintenant, je me reconvertis de la physique à l’informatique ! 

Et la suite ? Comment l’envisages-tu ?

Özlem : Je suis contente de ma formation en informatique avec OpenClassrooms et de mon alternance. RTE, l’entreprise où je travaille, est dans le secteur de l’énergie. Cela m’intéresse beaucoup de travailler dans cette branche, j’espère donc y avoir un contrat en CDI à la fin de mon alternance en tant que future  développeuse Web

Rana : J’ai commencé mon alternance chez Cstar Industries en janvier. C’est un défi d’arriver sur des projets déjà commencés, de comprendre le contexte… Maintenant que je suis mieux intégrée, je suis épanouie en poste. Si j’ai la chance de continuer comme développeuse web avec mon entreprise actuelle, je le ferai avec plaisir. 

Côté études, j’ai obtenu mon Master I en Génie Informatique en Syrie en 2016 et j’ai toujours l’espoir de terminer mon master II un jour !

Au côtés de Techfugees et d’entreprises engagées pour le bien commun telles que notre partenaire RTE ou Cstar Industries, OpenClassrooms espère que ce genre de programmes de formation solidaires ouvrira la voie à une éducation plus inclusive, juste et accessible.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus d'articles sur ce sujet